Les Derniers - Robert

Robert
Wajcman

Robert Wajcman

Robert est né en France, le 8 mai 1930, d’un père antiquaire au marché aux puces. En 1944, celui-ci est fusillé, et sa mère et lui sont emmenés à Drancy, puis déportés à Auschwitz par l’avant-dernier convoi. Il a 14 ans, mais prétend en avoir 16, ce qui lui permet d’éviter d’être, comme les autres enfants, directement envoyé à la chambre à gaz. Séparé de sa mère, il ignore tout de son sort. L’hiver 1945, il fait les « marches de la mort » jusqu’à Buchenwald. Le jour de ses 15 ans, il apprend que c’est la libération et se met alors à pleurer toutes les larmes de son corps, lui qui les contient depuis de longs mois. Il ne pèse que 16 kilos et reste prostré, incapable de bouger. Rapatrié à Paris par avion, il est hospitalisé à l’hôpital Bichat dans un état très préoccupant. Sa mère, qui a survécu elle aussi, lui rend visite tous les jours, mais il n’a même pas la force de lui parler. Au bout de plusieurs mois, elle peut enfin le ramener chez eux. Robert reprend forme humaine, entame des études d’art, qu’il arrête très vite pour aider sa mère aux puces, où elle a repris le stand de son mari. Ils sont mal accueillis par certains antiquaires, qui regrettent les affaires florissantes de la guerre et tolèrent mal d’avoir dû rendre à leurs propriétaires légitimes les boutiques qu’ils s’étaient appropriés pendant qu’ils étaient cachés ou dans les camps. Longtemps, Robert se tait. Il se décide à témoigner quand il entend les premiers négationnistes affirmer que les chambres à gaz étaient destinées à tuer les poux. Témoigner reste pour lui une épreuve, mais son inquiétude pour l’avenir le pousse à le faire. [...+]

Ma rencontre avec Robert

Extraits

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Robert

« A mon retour je pesais 16 kg »

Livres

Sophie Nahum
Les Derniers
Rencontres avec les survivants des camps de concentration

Ils ne sont plus nombreux à pouvoir témoigner des camps de concentration. À peine une centaine d’hommes et de femmes, qui se sont longtemps tus face à une France d’après-guerre peu encline à les écouter. Rescapés grâce à une succession de hasards avant tout, ils ont su se reconstruire avec un courage remarquable. Sophie Nahum est allée à la rencontre des « Derniers », ces résilients hors du commun, dont Ginette Kolinka et Élie Buzyn, pour une série de documentaires courts, de laquelle résulte ce livre choral. Leurs témoignages croisés se font écho tout en laissant apparaître la singularité de chaque destin. Ainsi, les derniers survivants de la Shoah nous offrent – 75 ans après la libération d’Auschwitz – un regard poignant sur leur vécu.

« Bouleversant. Ces hommes et ces femmes se livrent à cœur ouvert. » Paris Match.
« Mon cœur a battu pour [ce] livre.» Leila Kaddour .

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