Shelomo
Selinger

Shelomo Selinger

Shelomo est né en 1928, en Pologne, dans une petite ville de Silésie. Déporté en 1942, il survit à neuf camps de concentration et deux marches de la mort, et perd ses parents et sa petite sœur Rosa. Après la guerre, il traverse une période de sept ans d’amnésie. Il sait qu’il a été déporté, mais ne peut dire où ni quand, comme si la nature lui offrait d’oublier pour lui laisser le temps de se reconstruire. En 1946, il part pour Israël où il rencontre Ruth, qu’il épouse en 1954. C’est alors que la mémoire lui revient. Lui qui sculptait déjà, façonne pour elle un petit personnage le jour de leur rencontre. En 1955, ils partent tous deux à Paris où il entre aux Beaux-Arts pour faire de son art son métier. En 1973, il se présente à un concours international destiné à désigner l’artiste qui réalisera la sculpture du Mémorial de Drancy. Parmi 70 propositions anonymes, c’est la sienne que les jurés choisissent à l’unanimité. Ils ignorent qu’il s’agit de celle d’un ancien déporté. Cela donne un sens à sa vie, au-delà de la culpabilité qu’il ressent à être le seul survivant de sa famille. Depuis qu’il a recouvré la mémoire et aujourd’hui encore, dès qu’une scène des camps lui revient, il éprouve le besoin de la représenter. Dans son atelier, on ne compte plus ses dessins, qui sont parmi ce qu’il m’a été donné de voir de plus bouleversant. On peut y voir entre autres l’assassinat de son père ou le moment où lui-même a été donné pour mort, empilé sur un tas de cadavres. Shelomo et Ruth ont le même amour dans les yeux qu’au premier jour de leur rencontre et ils ont maintenant trois enfants et onze petits-enfants. [...+]

Ma rencontre avec Shelomo

Extraits

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Shelomo

« Ils lui ont mis un tuyau dans la bouche et ils l'ont fait éclater »
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Shelomo

« C'est pas pour se réchauffer, c'est pour l'amitié. »
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Shelomo

« À la fin de la guerre, on m'a mis parmi les morts. C'est un médecin russe qui m'a trouvé. »

Liens

Livre
Nuit et lumière:
Des marches de la mort au chemin de la Vie

Shelomo Selinger, juif polonais, est entré dans l’enfer nazi à l’âge de quatorze ans. En quatre années d’horreur, il a connu neuf camps de concentration et deux marches de la mort. Comment a-t-il pu survivre ? « L’instinct, le hasard, la fraternité. Et puis l’oubli », répond-il.

Une amnésie totale s’est en effet emparée de lui du jour même où il a été libéré. Elle l’a protégé pendant sept longues années des fantômes de la Shoah, et ne s’est dissipée que lorsqu’il est vraiment revenu à la vie par la grâce d’une double rencontre : celle de l’amour et de l’art.

Depuis, Shelomo Selinger ne cesse de témoigner par ses dessins et ses sculptures monumentales qui se dressent à Drancy, La Courneuve, Luxembourg, ou dans l’Allée des Justes des Nations au mémorial Yad Vashem de Jérusalem.

Mais l’artiste chante aussi l’enfance, la femme, l’espérance qu’il incarne dans le bois et le granit. Et dans ce livre où l’écrivaine Laurence Nobécourt lui a prêté sa plume de feu, il déclare son amour inaltérable de la Vie : « Il n’y a rien de plus sacré que la vie. Même Dieu n’est pas aussi sacré. »

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