Les Derniers - Victor

Victor
Perahia

Victor Perahia

Victor est né à Paris, en 1933. Pendant la guerre, il vit à Saint-Nazaire avec ses parents et son frère. Le 15 juillet 1942, Victor a 9 ans. Comme tous les soirs, il est à table, pour le diner, quand on frappe à la porte. C’est la police, qui les embarque, sa mère, son père et lui pour un prétendu contrôle d’identité. Le frère de Victor, n’étant pas à la maison ce soir-là, a été épargné. Son père est directement emmené à Auschwitz, Victor ne le reverra plus. Il part à Drancy, avec sa mère, qui parvient miraculeusement à se faire passer pour une femme de prisonnier, catégorie qui est encore à ce moment-la épargnée par la déportation. Ils resteront donc à Drancy, pendant 22 mois. Finalement déportés à Bergen-Belsen, ils y passeront près d’un an. Être avec sa mère est ce qui lui permet de résister, jusqu’au jour où il la voit flancher, violentée par un homme lors d’un trajet vers l’Allemagne en wagon à bestiaux. Elle lui dit alors : « Si tu m’aimes, tu vas tenir. » C’était juste avant la libération. Après la guerre, ils connaissent la misère et il leur faudra repartir de zéro. Victor devra aussi apprendre à vivre avec les images de cadavres qui tournent dans sa tête. Il ne se considère plus comme un être humain normal, mais se bat avec beaucoup de courage et de dignité pour se reconstruire. Il se marie, a deux enfants et ouvre une galerie d’art contemporain. Il ne parlera jamais de son passé et refusera toujours de répondre aux questions de sa fille. Mais au fond, il ressent une forme de culpabilité, de honte à ne pas remplir ce qu’il considère être son devoir : raconter. Alors, en secret, il se met à écrire son histoire. Cela lui prendra six ans. Depuis, Victor témoigne régulièrement, et sa famille, enfants comme petits-enfants, le soutiennent dans cette tâche. [...+]

Ma rencontre avec Victor

Extraits

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Victor

« Si vivre c'est souffrir autant arrêter tout de suite. »
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Victor

« La méthode des allemands c'était de minimiser la gravité de la situation pour qu'on ne résiste pas »
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Victor

« Qu'est ce qui peut m'arriver tant que j'ai ma mère ? »
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Victor

« Il a fallu tout reconstruire. Nous n'étions plus des êtres humains normaux. »

Livres

Sophie Nahum
Les Derniers
Rencontres avec les survivants des camps de concentration

Ils ne sont plus nombreux à pouvoir témoigner des camps de concentration. À peine une centaine d’hommes et de femmes, qui se sont longtemps tus face à une France d’après-guerre peu encline à les écouter. Rescapés grâce à une succession de hasards avant tout, ils ont su se reconstruire avec un courage remarquable. Sophie Nahum est allée à la rencontre des « Derniers », ces résilients hors du commun, dont Ginette Kolinka et Élie Buzyn, pour une série de documentaires courts, de laquelle résulte ce livre choral. Leurs témoignages croisés se font écho tout en laissant apparaître la singularité de chaque destin. Ainsi, les derniers survivants de la Shoah nous offrent – 75 ans après la libération d’Auschwitz – un regard poignant sur leur vécu.

« Bouleversant. Ces hommes et ces femmes se livrent à cœur ouvert. » Paris Match.
« Mon cœur a battu pour [ce] livre.» Leila Kaddour .

Photos

Autres témoins