Portrait de Ginette - Les Derniers

Ginette
Kolinka

Ginette Kolinka

Ginette naît à Paris, en 1925. Ses parents, qui désirent un garçon, n’ont que des filles, six au total, dont elle est la dernière avant la naissance de son petit frère Gilbert. Pendant la guerre, la famille se réfugie en Avignon, une période dont Ginette garde de bons souvenirs. Avec une de ses sœurs, elle travaille au marché ; le midi, elles rentrent à tour de rôle pour déjeuner. Un midi, quand elle arrive à la maison, la Gestapo est là et l’emmène, ainsi que son père, son petit frère et son neveu Jojo. Ils transitent par Drancy puis sont emmenés à Auschwitz par le convoi 71, celui de Simone Veil. À l’arrivée, comme toujours, les Allemands crient que les personnes âgées, fatiguées et les enfants peuvent emprunter l’un des camions qui les mèneront au camp. Ginette prévient son père, qui monte avec les deux garçons. Elle ne les reverra plus. Sélectionnée pour le travail, Ginette se fait le plus discrète possible et évite les coups et les ennuis. Miraculeusement, elle évite les marches de la mort. D’ailleurs, elle refuse qu’on lui prête le moindre courage : pour elle, seule la chance lui a permis de survivre. À son retour à Paris, ignorant totalement ce que sont devenues sa mère et ses sœurs, elle a la surprise de les retrouver dans l’appartement familial. Ginette, qui se dit vidée de toute pensée et de tout sentiment, apprend brutalement à sa mère que son père et les garçons ont été gazés et brûlés, sans mesurer la violence qu’une telle révélation représente pour celle-ci, qui n’a jamais entendu parler de chambre à gaz ni de four crématoire. Ginette se marie et tient toute sa vie un étal de bonneterie sur les marchés, avec son mari. Elle a un fils, deux petits-fils et est aujourd’hui arrière-grand-mère. Après s’être tue pendant des décennies pour « ne pas ennuyer les gens », elle est aujourd’hui un témoin infatigable et adoré des lycéens. Pourtant, cette femme qui combat sans relâche la haine a du mal à croire aux vertus de son témoignage. Au fond, pense-t-elle, on n’apprend rien de l’histoire. [...+]

Ma rencontre avec Ginette

Extraits

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Ginette

« Je suis persuadée qu'on n'apprend rien de l'Histoire »
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Ginette

« Très vite, je n'ai plus pensé à rien. Je faisais ce qu'on me disait sans penser »
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Ginette

« C'est moi qui ai dit à mon père et mon petit frère de monter dans les camions. »

Livres

Aurore D’Hondt
Ginette Kolinka
Récit d'une rescapée d'Auschwitz - Birkenau

Alors qu’Aurore D’Hondt est en terminale au lycée en 2018, sa classe reçoit Ginette Kolinka. Attentifs, les élèves écoutent le récit que Ginette partage avec eux sur la Shoah qu’elle et sa famille ont subit. Le choc est rude et Aurore en ressort avec le souhait de réaliser ce que Ginette leur demande à la fin de sa visite : transmettre à leur tour afin de garder cette partie de l’Histoire dans la mémoire de tous.

Ginette Kolinka
Adieu Birkeneau
Une survivante d'Auschwitz raconte

Elle n’en parle pas durant 50 ans, avant d’accepter d’être filmée pour la “Shoah Foundation”, que Steven Spielberg vient de créer.
À la grande surprise de la septuagénaire, les souvenirs enfouis rejaillissent. Elle se lance à corps perdu dans le témoignage.

En avril 1944, à 19 ans Ginette Kolinka est déportée au camp d’extermination Auschwitz II-Birkenau.

Sophie Nahum
Les Derniers
Rencontres avec les survivants des camps de concentration

Ils ne sont plus nombreux à pouvoir témoigner des camps de concentration. À peine une centaine d’hommes et de femmes, qui se sont longtemps tus face à une France d’après-guerre peu encline à les écouter. Rescapés grâce à une succession de hasards avant tout, ils ont su se reconstruire avec un courage remarquable. Sophie Nahum est allée à la rencontre des « Derniers », ces résilients hors du commun, dont Ginette Kolinka et Élie Buzyn, pour une série de documentaires courts, de laquelle résulte ce livre choral. Leurs témoignages croisés se font écho tout en laissant apparaître la singularité de chaque destin. Ainsi, les derniers survivants de la Shoah nous offrent – 75 ans après la libération d’Auschwitz – un regard poignant sur leur vécu.

« Bouleversant. Ces hommes et ces femmes se livrent à cœur ouvert. » Paris Match.
« Mon cœur a battu pour [ce] livre.» Leila Kaddour .

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