Francine
Christophe
Francine Christophe
Ma rencontre avec Francine
Extraits
Francine
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Liens
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Arrêtée en juillet 1942 avec sa mère sur la ligne de démarcation, Francine Christophe est encore une enfant. Elle a presque neuf ans, l’âge des jours heureux, quand elle est rattrapée par la folie nazie. Interrogée par la Gestapo, enfermée de prison en prison, ballottée de camp en camp, en France d’abord, elle est déportée en mai 1944 à Bergen-Belsen. A son retour, quand elle essaye d’expliquer à ses camarades de classe ce que la guerre lui a fait, celles-ci la regardent, gentiment, mais tournent l’index sur la tempe, l’air de dire : elle est folle. La jeune Francine ne parle plus du cauchemar. Aujourd’hui, les mots refont surface. Francine Christophe raconte ce qu’elle a vu et connu. Les coups, le froid, la faim. Les enfants qu’on entasse dans des wagons à bestiaux. La maladie et la mort. Les travées boueuses où les cadavres pourrissent. La cruauté. Mais aussi l’amour, celui d’une mère et de sa fille, indéfectible, qui résiste à la guerre. Et des miracles, comme ce bébé qui voit le jour dans l’enfer de Bergen-Belsen et survit grâce à l’entraide des femmes. Pour que tous nous sachions et n’oublions pas ce que fut la Shoah.
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Une petite fille privililégiée, parce que son père était prisonnier de guerre, sa maman, juive, et elle, ne serait pas envoyée dans un camp d’extermination… Mais à Bergen-Belsen, on mourait de faim, de froid, on mourait du typhus. La force du témoignage et de son adaptation dramatique tient à l’emploi du présent de l’indicatif. Il est apparu nécessaire à Philippe Ogouz de transmettre cette parole, de la donner à entendre sur une scène de théâtre.
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Cela peut paraître incroyable, mais après la guerre, les persécutions anti-juives, on n’en parle pas ! Les années ont passé, notre histoire est devenue l’Histoire, et moi, rescapée du carnage, une espèce de pièce de musée. Voilà pourquoi je vais essayer de raconter ici les difficultés de ma réinsertion dans la vie de tous les jours. Moi, je veux vivre comme tout le monde. Donc, jour après jour, année après année, je tais l’inhumain que j’ai subi. Mais pour sortir du camp qui demeure dans ma tête, je ne cesserai d’utiliser une pince coupante à sectionner les barbelés.