Les Derniers - Flora

Flora
Eskenazi

Flora Eskenazi

Flora nait en 1925, à Marseille, d’un père grec et d’une mère turque, vendeurs de glaces ambulants. Elle grandit dans une famille heureuse de six enfants. En 1939, la famille quitte Marseille pour se réfugier dans la petite ville de Barjols, où Flora vit jusqu’à l’arrestation de son père. Il a sans doute été dénoncé, la famille n’étant pas connue des autorités et ne portant pas l’étoile jaune car le père n’avait pas suivi la consigne de faire recenser sa famille. Peu de temps après, la Gestapo revient et arrête la mère de Flora et son frère, Henri, âgé de 15 ans. Flora et ses autres frères et sœurs, présents aussi à la maison, parviennent à se cacher et échappent à la rafle. Flora sera finalement arrêtée à son tour puis déportée à Auschwitz par le convoi 70. Elle passe ensuite par Bergen-Belsen, où elle se rappelle s’être sentie mourir juste avant la libération. Son père, sa mère, son frère Henri… En tout, une vingtaine de membres de sa famille ne reviendront pas. Huit mois après la fin de la guerre, Flora rentre à Marseille, où plus personne ne l’attend. Séduisante et très gaie, elle plait beaucoup, mais, malgré ses nombreux prétendants, elle choisit de rester célibataire et de s’amuser. Elle rencontre tout de même le grand amour, mais il est marié. À 41 ans elle tombe enceinte. Ils ont une fille, qu’il reconnaît. Lorsque je la rencontre, Flora est toujours aussi drôle et irrésistible, même si depuis une dizaine d’années, elle admet repense plus souvent à cette période noire de sa jeunesse. En parler lui provoque de fortes hausses de tensions, mais elle y tient, car elle ne supporte pas qu’on lui dise que c’est « de l’histoire ancienne ». Avec la repartie qui la caractérise, elle répond à ceux qui prétendent que « ça suffit » que pour elle « cela ne suffira jamais », car le cours de sa vie à elle, privée de sa mère et de sa famille, en a été modifié pour toujours. [...+]

Ma rencontre avec Flora

Extraits

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Flora

« Ce froid, je crois que je ne me suis jamais arrêtée de trembler. »
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Flora

« Avant de partir je veux témoigner une dernière fois pour que la jeunesse sache ce qu'il s'est passé. »
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« Je sais ce que c'est de se voir mourir »
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« Nous étions des morts-vivants. »
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Flora

« On était des corps nus, sans rien. »

Livres

Sophie Nahum
Les Derniers
Rencontres avec les survivants des camps de concentration

Ils ne sont plus nombreux à pouvoir témoigner des camps de concentration. À peine une centaine d’hommes et de femmes, qui se sont longtemps tus face à une France d’après-guerre peu encline à les écouter. Rescapés grâce à une succession de hasards avant tout, ils ont su se reconstruire avec un courage remarquable. Sophie Nahum est allée à la rencontre des « Derniers », ces résilients hors du commun, dont Ginette Kolinka et Élie Buzyn, pour une série de documentaires courts, de laquelle résulte ce livre choral. Leurs témoignages croisés se font écho tout en laissant apparaître la singularité de chaque destin. Ainsi, les derniers survivants de la Shoah nous offrent – 75 ans après la libération d’Auschwitz – un regard poignant sur leur vécu.

« Bouleversant. Ces hommes et ces femmes se livrent à cœur ouvert. » Paris Match.
« Mon cœur a battu pour [ce] livre.» Leila Kaddour .

Photos

Autres témoins