Esther
Senot

Esther Senot

Née en Pologne en 1928, Esther grandit à Paris, dans le quartier de Belleville, où ses parents sont venus s’établir en 1930. Elle vit heureuse auprès de ses six frères et sœurs, jusqu’à ce que ce tout bascule, le 16 juillet 1942, jour de la rafle du Vel d’hiv. Esther, partie voir ce qui se passait à la demande de sa mère, échappe à l’arrestation, mais quand elle revient, elle trouve l’appartement vide et des scellés posés sur la porte. Seule dans Paris à 14 ans, sans rien d’autre que la petite robe d’été qu’elle porte sur elle, elle est d’abord recueillie par la concierge de son oncle, avant de trouver refuge chez l’un de ses frères, à Pau. Elle regagne finalement Paris dans l’espoir de retrouver ses parents et y est arrêtée à son tour, puis emmenée à Auschwitz, dans un convoi particulièrement sordide, composé de vieillards arrêtés à la maison de retraite et de femmes qui viennent d’accoucher, avec leurs nouveau-nés. Esther est l’une des rares déportées que j’ai rencontrées à avoir tenu deux hivers à Auschwitz-Birkenau. À son retour, comme la plupart des Juifs rescapés, elle se retrouve à Paris, à l’hôtel Lutetia, qui sert de point de rassemblement, mais personne ne vient la chercher. Elle retourne à Belleville voir ce qu’est devenu l’appartement familial, qu’elle peut récupérer, lui dit-on, mais à condition de rembourser les mois de loyers impayés. Totalement démunie, elle ne trouve d’aide nulle part ; elle a même l’impression de « déranger » une France décidée à revivre. Les rares fois où elle tente de parler de ce qu’elle a enduré, elle sent poser sur elle un regard suspicieux, alors elle se tait et tente même de mettre fin à ses jours. Elle en réchappe et, quelques mois plus tard, rencontre celui qui deviendra son mari. Ensemble, ils ont trois enfants, six petits-enfants et autant d’arrière-petits-enfants. Pour elle qui a été orpheline à 14 ans, ils sont sa revanche sur la vie. [...+]

Ma rencontre avec Esther

Extraits

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Esther

« Ils ont arrêté mes parents et mon petit frère qui avait 11 ans. »
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Esther

« L'histoire se repète, peut-être pas de la même manière mais ça y ressemble étrangement »
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Esther

« Il leur fallait leurs mille personnes alors ils ont vidé la maternité »
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Esther

« Quand on est revenus, personne ne voulait nous croire »
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Esther

« On nous a dit "l'espérance de vie peut être de quelques mois, de quelques semaines ou de quelques jours" »

Livres

Sophie Nahum
Les Derniers
Rencontres avec les survivants des camps de concentration

Ils ne sont plus nombreux à pouvoir témoigner des camps de concentration. À peine une centaine d’hommes et de femmes, qui se sont longtemps tus face à une France d’après-guerre peu encline à les écouter. Rescapés grâce à une succession de hasards avant tout, ils ont su se reconstruire avec un courage remarquable. Sophie Nahum est allée à la rencontre des « Derniers », ces résilients hors du commun, dont Ginette Kolinka et Élie Buzyn, pour une série de documentaires courts, de laquelle résulte ce livre choral. Leurs témoignages croisés se font écho tout en laissant apparaître la singularité de chaque destin. Ainsi, les derniers survivants de la Shoah nous offrent – 75 ans après la libération d’Auschwitz – un regard poignant sur leur vécu.

« Bouleversant. Ces hommes et ces femmes se livrent à cœur ouvert. » Paris Match.
« Mon cœur a battu pour [ce] livre.» Leila Kaddour .

Photos

Autres témoins