Sarah
Montard

Sarah Montard

Née en Pologne en 1928, Sarah arrive à Paris avec ses parents deux ans après. Quand la guerre éclate, Sarah a 11 ans et vient de réussir le concours d’entrée en 6e. Mais cette élève brillante doit renoncer à entrer au lycée, car ses parents l’envoient dans le sud de la France, pour sa sécurité. Elle y restera une année, puis reviendra à Paris, où elle sera arrêtée avec sa mère durant la rafle du Vel’ d’Hiv. Comprenant que quelque chose de terrible se tramait, toutes deux parviennent à s’enfuir. Pendant deux ans, elles se cacheront dans Paris. Sarah, qui voulait être médecin, poursuivra malgré tout sa scolarité. Un matin, à sept heures, alors qu’elle s’apprêtait à partir au lycée, deux policiers se sont présentés chez elles pour les arrêter : elles avaient été dénoncées. Cette fois, impossible de s’échapper, ce sera Drancy puis Auschwitz, par le convoi 75. Ensemble, elles survivront aux « marches de la mort » jusqu’à Bergen-Belsen, où Sarah attrapera le typhus. Sa fièvre montera à plus de 42, sa mère la soignera jour et nuit pendant huit jours. Sarah dira toute sa vie que sa mère lui a donné la vie une seconde fois. À leur sortie des camps, faute de pouvoir récupérer leur appartement de la rue des Pyrénées, elles seront hébergées chez une tante. Sarah se souvient qu’on les gavait de nourriture. Mais ce qui l’a marqué le plus est qu’on refusait d’écouter leurs histoires : « Il faut oublier », leur disait-on. Mais comment pouvaient-elles oublier alors même qu’elles apprenaient que les policiers qui les avaient arrêtées avaient été décoré de la Fourragère d’honneur, la médaille des héros de la Résistance ? Miraculeusement, elle retrouvera ensuite son père. En 1952, Sarah épousera Philippe Montard, avec qui elle aura deux enfants – elle aurait voulu en avoir six mais après la naissance du deuxième, son médecin lui a dit que son corps avait trop souffert de la guerre pour qu’elle puisse avoir d’autres enfants. Pour celle qu’on avait voulu envoyer à la mort, donner la vie était une nécessité. Elle prénommera sa fille Claire, en hommage à une camarade qui n’était jamais revenue. Être arrière-grand-mère aujourd’hui, dit-elle, est son « pied de nez » à Hitler. [...+]

Ma rencontre avec Sarah

Extraits

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Sarah

« Quand on a vu arriver des handicapés, des moribonds, ma mère m'a dit on nous a menti on ne part pas travailler! »
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Sarah

« Je suis retournée à Auschwitz 53 ans après »
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Sarah

« Je ne pardonne pas aux Nazis d'avoir tué des bébés. »

Livres

Sarah Lichtsztejn-Montard
Chassez les papillons noirs
Récit d'une survivante des camps de la mort nazis

Voilà plus de vingt-cinq ans que Sarah Montard raconte inlassablement, en particulier aux jeunes, ce qu’elle a vécu durant la Seconde Guerre Mondiale. Comment, avec sa mère, elle s’est évadée du Vél’ d’Hiv au premier soir de la rafle, le 16 juillet 1942, comment une dénonciation les précipita en mai 1944 au coeur de la tourmente nazie: à Drancy, dans l’enfer d’Auschwitz-Birkenau puis au camp de Bergen-Belsen où elles seront libérées le 15 avril 1945. Livrant enfin aujourd’hui son témoignage écrit, Sarah a choisi de s’adresser tour à tour aux êtres chers à son coeur, entremêlant le récit de sa vie de femme et de mère profondément marquée par la Shoah, et celui de son adolescence brisée. Ce texte fort délivre un message de courage et d’espoir dont la portée est universelle.

Sophie Nahum
Les Derniers
Rencontres avec les survivants des camps de concentration

Ils ne sont plus nombreux à pouvoir témoigner des camps de concentration. À peine une centaine d’hommes et de femmes, qui se sont longtemps tus face à une France d’après-guerre peu encline à les écouter. Rescapés grâce à une succession de hasards avant tout, ils ont su se reconstruire avec un courage remarquable. Sophie Nahum est allée à la rencontre des « Derniers », ces résilients hors du commun, dont Ginette Kolinka et Élie Buzyn, pour une série de documentaires courts, de laquelle résulte ce livre choral. Leurs témoignages croisés se font écho tout en laissant apparaître la singularité de chaque destin. Ainsi, les derniers survivants de la Shoah nous offrent – 75 ans après la libération d’Auschwitz – un regard poignant sur leur vécu.

« Bouleversant. Ces hommes et ces femmes se livrent à cœur ouvert. » Paris Match.
« Mon cœur a battu pour [ce] livre.» Leila Kaddour .

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Autres témoins