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Ma rencontre avec

Suzanne

« Quand on a été déporté, c'est dur de croire en Dieu, quand on a vécu ça. Ce n'est pas possible que Dieu ait commis ces horreurs.  »

Suzanne Laugier

À 101 ans, Suzanne est la doyenne des survivants que j’ai rencontrés. Pour ses 100 ans, sa petite-fille l’a convaincue de raconter, pour la première fois, son histoire au journal La Provence.
Née en 1918, Suzanne grandit à Marseille, dans une famille de commerçants aisés. Pendant la guerre, ses parents partent se réfugier à la campagne, tandis qu’elle reste en ville, avec Roger, son fiancé. Cachés par une famille catholique, ils se font la promesse de se marier dès que la guerre sera terminée. La police vient les arrêter un soir, alors qu’ils se trouvent avec des amis. Ce sera d’abord la prison des Baumettes, puis Drancy, d’où ils partiront pour Auschwitz. Au camp, Suzanne travaille dans les carrières, puis aux cuisines pendant 6 mois, ce qui contribuera probablement à sa survie. Elle ne reverra plus jamais Roger.
À son retour, sa mère lui affirme que si elle est encore là, c’est qu’il y a un Bon Dieu. Suzanne lui répond : « Donc il y en avait un pour moi, et pas pour les autres ? » Elle ne croira plus jamais en Dieu.
Quelques années plus tard, elle épouse l’homme avec qui elle partagera 65 années de sa vie. Ils ont une fille puis un fils, que Suzanne acceptera de faire baptiser – son mari est catholique – pour les protéger d’un éventuel retour de la menace envers les Juifs.



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