Francine Christophe
Francine est née le 18 aout 1933, dans une vieille famille française qui compte de nombreux notables. Son père, prisonnier de guerre, envoie à sa mère un courrier codé lui conseillant de quitter Paris avec leur fille, alors âgée de huit ans. Elle suit son conseil, mais la police les arrête le 26 juillet 1942, à La Rochefoucauld, alors qu’elles tentent de franchir la ligne de démarcation. Ensemble, elles sont d’abord envoyées au camp de Poitiers, gardé par des gendarmes français, puis à Drancy. Francine garde le souvenir terrible d’y avoir vu d’innombrables enfants seuls, blessés et hagards, dont elle saura plus tard qu’ils ont été arrachés à leurs parents après la rafle du Vel’ d’Hiv. Elle est terrorisée à l’idée d’être séparée elle aussi de sa mère. Toutes deux ne sont théoriquement pourtant pas « déportables », car en tant que femme et fille de prisonnier de guerre, elles sont « protégées » par la Convention de Genève. Elles n’iront donc pas à Auschwitz, mais à Pithiviers, puis à Beaune-la-Rolande et à nouveau à Drancy, pendant onze mois de plus. Le 4 mai 1944, elles sont finalement déportées à Bergen-Belsen. Elles y découvrent les horreurs du quotidien dans un camp de concentration, les appels le matin des heures durant, la faim. Malades du typhus, elles en réchappent de justesse. Par miracle, le père de Francine revient, lui aussi. Francine devient décoratrice et écrivaine, se marie et a deux enfants, à qui elle ne dit rien de son histoire ni même de ses origines juives, jusqu’à leurs quinze ans, où elle leur révèle brutalement.
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